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VIVRE LA ROUTE EN SECURITE
VIVRE LA ROUTE EN SECURITE
  • Sans aucune prétention il s'agit de réfléchir ensemble, partager des avis, des expériences, compétences, etc. les routes sont faites pour profiter de la vie, aller la gagner, mais pas pour l'y laisser.
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L'INCONSCIENCE DU FRIMEUR

Armand Jovial vient de s’acheter une très belle moto. Depuis toujours il adore ces deux roues et particulièrement les grosses cylindrées. Il est fier de posséder ce bijou et de le montrer. Par dessus le marché il est orgueilleux et n’a qu’une hâte, montrer ce qu'il sait faire avec çà.

Il a bienMOTO sur le plus bel engin, le plus puissant et pour couronner le tout, c’est évidemment lui le meilleur « pilote ». Tu vas voir, dit-il à Clément Modeste son ami de longue date, maintenant les 700 km qui séparent Paris de Toulouse je vais les avaler en 5 heures!

Imaginez la fanfaronnade et la bêtise de tels propos. Cela représente 160km/h de moyenne. Autant dire que c’est farfelu ou dangereusement inconscient. D’ailleurs Clément fut brutalement triste à la déclaration de son ami parce qu’il le connaît bien et sait qu'il est capable de tenter cette expérience malheureuse et pour bien lui montrer son désaccord avec cette idée il le quitte sur le champ après lui avoir lancé la gorge nouée: « Si tu fais ça, ne me dis surtout pas quand tu pars mais saches que je déposerai une couronne sur ta tombe ». Le brave homme ne pensait pourtant pas qu’il était si prêt de la vérité.

Jovial décide de partir au matin du 12 juillet vers 6 Heures avec deux copains aussi fêlés que lui: Arnaud Duroi et Gontrand Hardi. Quelques jours avant ils avaient appelés leurs amis toulousains et leurs avaient fixés rendez-vous le 12 à 13 heures précises sur la place du Capitole. C’est là qu'il doivent se retrouver pour fêter « l’exploit » autour d’un excellent cassoulet avant d’aller jouer les héros auprès de ceux qui voudraient bien les écouter.LIMOGES

La première partie du trajet se passe plutôt bien, du moins jusqu’à Limoges, malgré de gros risques inconsidérés et une arrogance particulièrement exécrable à l’égard des automobilistes mais aussi des routiers et motards qui, par des signes divers, les appelaient à modérer leur comportement.

Un groupe de jeune motards les voyants slalomer dangereusement entre les camions et voitures les a même rattrapé en empruntant d’autres voies pour leur expliquer qu’ils doivent cesser de conduire de la sorte car ils finiront par tuer quelqu'un ou se tuer eux-mêmes au lieu d’arriver à bon port.

Intelligents et courageux ces jeunes! mais comment se sont-ils faits incendier par les trois illustres fanfarons. Des injures en tout genre de la part de ces imbéciles qui se prennent pour des hommes. Puis Armand lance: « on a rendez-vous à Toulouse à 13 heures alors on va pas se faire emmerder par des petits cons ». Ils font rugir leurs moteurs et détalent comme des fusées laissant sur place ceux qui avaient essayé de les raisonner. Dans l’intervalle, Teddy avait noté le numéro minéralogique des trois fêlés du guidon. Oh il n’est pas devin. Mais il pressent qu'il va se passer quelque chose de grave si personne ne parvient à les convaincre de conduire prudemment.

Surtout que l’on arrive sur la partie du trajet où la R.N. 20 comporte des tronçons sinueux où la plus grande attention est requise.

Pourtant Teddy n’est pas une « balance » et il commence à avoir honte de ce qu'il va décider. Il sait bien maintenant que seules les forces de l’ordre peuvent éviter le pire si elles sont prévenues assez tôt.

GENDARMERIECette idée lui traverse l’esprit: « si j’appelle les flics je suis un salaud, si je ne le fais pas je suis un criminel ». Alors depuis son mobile il compose le 17, il donne le signalement de ceux qui se croient de vrais motards et leur destination afin que son interlocuteur sache qu’ils vont probablement conserver la même route et le supplie de faire intervenir rapidement les moyens de stopper le danger. OK ! fait le policier « j’envoie des hommes dans les deux sens mais on aura besoin de votre identité et de votre déposition vous êtes Monsieur? » Puis il décline son nom et son adresse et convient d’un rendez-vous au commissariat.

Avec ses amis, il continue sa route vers le sud car il vont passer l’après midi à Saint Cirq Lapopie. Soudain, dans la série de virage qui précède l’arrivée à Uzerche, des véhicules de secours avec leurs gyrophares témoignent de ce qu’il y a eu un événement grave. Ils ralentissent et s’approchent. Deux voitures sont dans le fossé et une troisième est quelques mètres plus bas que la route, elle a fait plusieurs tonneaux. Des pompiers extraient les occupants. Teddy et ses amis reconnaissent au sol Arnaud et Gontrand que les

ACCIDENTsecouristes s’apprêtent à monter dans les ambulances. Armand Jovial, lui, se trouve dans le fourgon de la gendarmerie. Il explique aux autorités ce qu'il s’est passé car quelques minutes ont manqué aux motards de la police pour rattraper et interpeller ces dangers casqués.

En sortant du véhicule bleu, Armand aperçoit Teddy en conversation avec un agent alors il se dirige vers eux, pas fier du tout, il s’excuse et dit au jeune:’’ tes amis et toi, vous aviez raison. A cause de nos conneries on a foutu trois voitures en l’air, j’espère que les gens n’ont rien de grave! Et mes copains sont entre la vie et la mort’’.

Arnaud et Gontrand sortiront de l’hôpital un mois plus tard et seront handicapés à vie. Les conducteurs des voitures s’en tirent mieux avec quelques blessures. Le véhicule qui a fait des tonneaux est hors d’usage et laisse son propriétaire devant de profondes difficultés car c’était le seul moyen pour lui de se rendre à son travail et en dépit de son état impeccable l’assurance ne lui en donnera pas cher car il a plus de 10 ans.

VOITURE SUR LE TOIT

                                                                                                                                   Joël MASSUARD

 

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