LA VITESSE ET LE PORTE FEUILLE
En toutes circonstances il est indispensable d'être entièrement présent.Il s'agit d'une exigence impérative pour mener à bon port ce que nous entreprenons. Conduit-on indifféremment et de façon identique toute sorte de véhicule quel que soit le gabarit ou la puissance? Peut-on circuler indistinctement sur une voie droite et dégagée et sur une route sinueuse et dépourvue de visibilité?
Si nous acceptons de nous poser ces questions et d'essayer d'y répondre nous faisons sans doute un grand pas vers la prudence sur la route. Et puis pendant que nous y sommes pensons à la vitesse. Sert-elle vraiment à quelque chose? J'entends le Monsieur qui dit:"moi je suis pressé alors je fonce". Personnellement je ne serais pas opposé à une vitesse bien contrôlée dès lors que toutes les conditions sont réunies pour qu'elle ne soit pas un obstacle à la sécurité. Il y a environ 25 ans, je me suis livré à une expérience toute simple. Comme j'empruntais le même itinéraire pour aller travailler sur 70 km et évidemment pour le retour, j'ai mesuré ma consommation de carburant en conduisant paisiblement respectant les limitations de vitesse mais aussi le temps réel du trajet. Dans ces conditions ma voiture quelque peu goulue s'enfilait 8,2 litres aux 100 derrière la cravate et m'accompagnait en 50 minutes.Comme je voulais savoir ce que je gagnerai en allant vite, pendant une semaine j'ai roulé au-delà des vitesses autorisées dans les limites de la prudence sur tous les tronçons qui le permettaient. Ma carapace à quatre roues en a profité pour picoler 11,5 aux 100 et faisait le parcours en 45 minutes. La leçon a été vite apprise. Gagner 5 minutes n'a pas de sens. Alors à vos poches! Si vous avez trop d'argent, au lieu de le mettre dans le carburant consommé excessivement, donnez le à ceux qui en ont besoin. Ça ne pollue pas et ça rend service.
Joël MASSUARD