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VIVRE LA ROUTE EN SECURITE
VIVRE LA ROUTE EN SECURITE
  • Sans aucune prétention il s'agit de réfléchir ensemble, partager des avis, des expériences, compétences, etc. les routes sont faites pour profiter de la vie, aller la gagner, mais pas pour l'y laisser.
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LA LUMIERE DE LA VIE

Comme tous les établissement qui nécessitent de fonctionner 24 heures sur 24, cette entreprise seine et marnaise qui emploie Irénée PHARENCLAIR tourne en équipes successives dites des trois huit. Les salariés travaillent donc par cycle de trois semaines, une le matin , une l’après midi et l’autre la nuit. De ce fait, leur moyen de transport professionnel est obligatoirement le véhicule privé et les confronte aux conditions de circulation multiples avec toute la diversité à laquelle les horaires les exposent à longueur d’année.

PHARES EBLOUISSANTSC’est un jour de septembre 1986 que PHARENCLAIR et ses collègues furent profondément choqués par le récit de Jérémy LAVEILLEUSE arrivé au travail avec plus d’une heure de retard alors qu'à l’accoutumé il est plutôt largement en avance. Ce jour là, il y avait eu un grave accident sur la R.N. 19. Celle-ci fut complètement bloquée et les secours eurent beaucoup de mal à arriver jusqu’au sinistre. Seule une déviation mise en place à quelques kilomètres de part et d’autre permit aux automobilistes immobilisés de se dégager peu à peu.

Il y avait bien un peu de brouillard qui pouvait voiler la visibilité mais pas suffisamment pour le rendre responsable d’une collision si tant est qu'il ne puisse jamais en être la seule cause car ce n’est tout de même pas lui qui conduit. En revanche, l’éclairage des véhicules porte une très lourde responsabilité car sur les trois voitures impliquées, une seule était correctement équipée et réglée, celle de Bertrand VISELOIN. Ce dernier fut ébloui par les feux de croisement déréglés de la mercedes de Clotilde PLEINFOYER circulant en sens inverse et trompé par la 2cv  de Célestin LEBORGNE qui n’était éclairée à l’arrière que par le feu de droite. Ainsi, la vitesse réduite de la citroën laissait penser qu'il s’agissait d’un cyclomoteur alors que VISELOIN roulait allègrement à 90 KM/H sur ce tronçon bien dégagé. Bertrand entame donc le dépassement de ce qu'il croit être un deux roues puisque, de surcroît, il se déplace à moins de 60KM/H. Lorsqu’il se rend compte de sa méprise il est déjà trop tard. Il a beau donner un coup de volant par réflexe, cela ne l’empêche pas d’expédier la 2cv dans le profond fossé et d’aller finir en choc frontal dans l’auto aveuglante de Clotilde PLEINFOYER. Jérémy LAVEILLEUSE a vu l’accident se produire devant lui. RUE ECLAIREETerriblement bouleversé par ce qui s’était passé sous ses yeux, il eut beaucoup de mal à croire que ce soit possible. Heureusement pour lui, il tenait une bonne distance de sécurité sans laquelle il aurait été impliqué.

Après qu'il eut été entendu comme témoin par les gendarmes pendant que les secours soignaient les blessés et les évacuaient vers l’hôpital le plus proche, il put rejoindre son usine où il s’excusa de son retard en expliquant le motif avec moult difficultés car il avait encore les images de cet horrible spectacle qui défilaient dans sa tête.

Ses camarades de travail comprennent instantanément la violence du choc émotionnel qu'il a subi et l’aide à reprendre au plus vite ses activités afin de ne pas le laisser déprimer. Ils estiment cependant trop bête que des drames de la sorte puisse se produire pour quelques ampoules grillées ou mal réglées.

Cet événement ainsi narré par leur collègue et l’impact qu’il a eu sur lui les amènent à une réflexion communicative et ils se posent désormais ces questions:

- notre véhicule personnel est-il correctement éclairé pour voir et être vu sans danger?

- ce qui s’est produit devant les yeux de Jérémy ne peut-il pas nous arriver à n’importe quel moment?

 Ils sont convaincus que si chaque automobiliste pouvait répondre avec certitude par l’affirmative à la première de ces questions, la deuxième n’aurait pas sa raison d’être. Mais voilà, est-ce vraiment le cas?

BROUILLARDC’est Hubert BONNAVENTURE qui fait la première proposition de bon sens et en déclenchera une cascade par la suite. « On devrait tous regarder nos éclairages le plus rapidement possible et en profiter pour changer toute ampoule qui serait défaillante ». Si certain ne savent pas , poursuit-il, on doit s’entraider. Firmin BRAVEHOMME est bien d’accord mais il pense qu'il faudrait que tout le monde puisse le faire et il sait que certain n’ont pas le temps en rentrant chez eux.

Bien d’autres idées sont émises y compris celle selon laquelle celà ne servira pas à grand chose à l’échelle d’une entreprise, 500 personnes ne représentant qu’une infime partie du nombre de véhicules qui circulent dans le pays.

Tout le monde semble d’accord néanmoins pour ne pas tomber dans la psychose consécutive à ce qu’a vécu LAVEILLEUSE. Cela ne ferait que concourir à le déprimer et personne ne le souhaite.

Félix CALMAGI suggère que dans un premier temps chacun fasse ce qui est à sa portée en reprenant l’idée de BONNAVENTURE car la contrôle de l’éclairage doit être effectuer par chacun et régulièrement. Le temps, dit-il, si on s’écoute on a le temps de faire

ECLAIRAGE ET ECRANplein de chose mais jamais ce qui est important. Est-ce que LEBORGNE, PLEINFOYER et VISELOIN n’ont pas été contraint de prendre le temps de s’arrêter et d’aller faire un séjour à l’hôpital?

Bien sur qu’il a raison. Mais Félix sait aussi que pour la plupart des gens, y compris lui, la voiture ne devient une préoccupation prioritaire que quand elle empêche de se déplacer car c’est elle qui permet de gagner sa vie. Les soucis quotidiens et les revenus modestes font trop souvent obstacle aux vérifications qui, pour être reconnues importantes et nécessaires, sont différées pour laisser place à des urgences immédiates qui apparaissent plus concrètement.

A la grande surprise des représentants du personnel, Benoît QUIDINON, le patron de la société, convoque une réunion extraordinaire du C. E. pour aborder le sujet qui fait maintenant débat dans l’usine.

Les élus du personnel se demandent bien ce qu'il va annoncer car jusqu’à présent il les a habitués à une perpétuelle négation de principe et pour obtenir de simples décisions de bon sens la discussion est souvent difficile et houleuse, même lorsque cela ne coûte rien. Ils sont donc agréablement étonnés de l’entendre ouvrir la séance.

Après les salutations d’usages, QUIDINON rend compte qu'il est informé des récentes discussions qui animent les équipes et, pour une fois, il ne les reproche pas. Au contraire, il dit qu'il les comprend et les trouve légitimes. Je vous ai réunis, explique-t-il, pour vous informer des démarches demandé et de leurs résultats. J’ai le plaisir de vous annoncer qu'à compter de ce jour vos collègues

ECLAIRAGE FLOUet vous même bénéficierez du contrôle et du réglage gratuit des optiques de vos véhicules une fois par an. Il vous suffira de prendre rendez-vous au garage PANORAMA et d’indiquer que vous travaillez ici, le jour de l’intervention vous présenterez votre badge pour obtenir la gratuité puisqu'il comporte votre nom et celui de l’entreprise. De plus, j’ai décidé que la société prendra également en charge un contrôle réglage annuel de la géographie des trains AV et AR de vos véhicules ainsi que le contrôle de l’état de vos systèmes de freinage. Je vous propose que nous discutions des modalités d’application de ces mesures.

A la sortie de la réunion, les membres du C. E. sont abasourdis par l’initiative inattendue de leur patron et la déconcertante facilité avec laquelle ces décisions ont été adoptées à l’unanimité. Il va tomber des hallebardes, fait l’un d’eux. Ils sont cependant très satisfaits et vont annoncer les bonnes nouvelles à leurs collègues en prenant bien soin de ne pas s’approprier ces nouveaux acquis.

C’est ainsi que l’accident vécu par Jérémy LAVEILLEUSE aura fait réagir tous les salariés d’une même entreprise et enVILLE ECLAIREEtraîné à cette échelle une prise de conscience sur les risques que fait encourir un véhicule mal ou insuffisamment éclairé.

En voiture, la lumière c’est la vie. Tout le monde l’a bien compris. Alors il n’est pas nécessaire de paniquer parce que l’on a été témoins d’un accident qui aurait pu être évité. Prenons simplement quelques minutes régulièrement pour faire le tour de son véhicule tous feux allumés pour vérifier que toutes les ampoules s’illuminent, ayons toujours avec soi un jeu de secours en bon état et remplaçons immédiatement celles qui sont grillées. Faisons contrôler régulièrement le réglage de nos phares. La route sera plus agréable.

                                                                                                     Joël MASSUARD

 

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